Le Yacht-Club du Rhône était, lors de sa création, le seul et donc le tout premier club de voile et de motonautisme du département du Rhône, ce qui explique son nom et sa vocation initiale à rassembler toute l’activité du département.
C’est pourquoi le Yacht-Club du Rhône est devenu un grand club au niveau national et international. Parrainé en 1935 par le cercle nautique de Chatou, devenu depuis le Yacht-Club de l’Ile de France, le Y.C.R. comptait cette année-là une vingtaine de voiliers (Chatou, Ailes). En 1960, il existait plus de cinquante voiliers dont les séries vivent encore aujourd’hui : Vauriens, Ponants, Moths, Stars. Sont venus ensuite les Finns, 420 et 470, Yole.
RÉTROSPECTIVE SUR L’ACTIVITÉ DU CLUB
Le club a créé l’épreuve des » 6 heures de Saint-Germain » qui réunissait communément plus de cinquante dériveurs et a organisé plusieurs championnats de France seniors et juniors (Moths 1975, Juniors 1958).
En matière de motonautisme, la flotte était de six runabouts et six hors-bord en 1939. En 1960, le parc comptait presque cent bateaux allant de la pelle au cabin-cruiser, avec des dinghys et runabouts.
Sommaire
C’est notre club qui a le premier en France organisé les championnats de France et d’Europe de motonautisme; il y aussi créé les premiers raids internationaux qui attiraient de nombreux étrangers : Allemands, Anglais, Belges, Espagnols, Italiens, Suisses. Cette course à la mer connaissait à chaque édition une ambiance extraordinaire. Les membres du Y.C.R ont aussi acquis des titres nationaux et internationaux.
L’activité de ski nautique est venue au club en 1947, mais elle a rattrapé le temps perdu et a connu des résultats sportifs de premier ordre, couronnés par les titres de champion d’Europe et du Monde de J.-M. Muller.
Ce grand club connut ainsi une période fastueuse, que j’ai eu le plaisir de connaître. Cependant, dés la fin de la guerre en 1947, le président de l’époque se posait déjà la question de savoir si un deuxième club de voile serait créé ailleurs qu’à Saint-Germain.
Aujourd’hui, dans le Rhône, on compte dix-neuf clubs affiliés à la Fédération française de voile. C’est dire le développement de la voile, récemment renouvelé par l’essor de la planche à voile.
La pratique de la voile sur nos côtes, à la Méditerranée ou en Atlantique, a beaucoup attiré les sportifs qui ont tendance à considérer, au retour des eaux bleues, le bassin de Saint-Germain un peu étroit et donc moins intéressant. Gilbert Lamboley analyse plus loin quelques autres raisons à cette baisse d’intérêt pour la navigation sur les plans d’eau intérieurs.
Cet attrait de la mer est encore plus marqué par le motonautisme et le ski nautique. Dans le bulletin du vingt-cinquième anniversaire, en 1960, on rappelait que le premier président et mécène du club, Gilbert Dumas, avait créé dés 1938 un raid motonautique Lyon-Marseille-Cannes. La voie était ouverte. La facilité des communications, la possession de résidences secondaires et de bateaux dans les ports méditerranéens ont largement favorisé l’égaiement des membres du club à partir des années 1960-1970 et une baisse de l’activité motonautique dans son aspect sportif et de compétition, telle qu’elle est retracée dans ce bulletin par G. Vouillon.
En 1964, J. Amant lançait un SOS à propos du projet d’aménagement de la zone industrielle de Neuville-Genay qui risquait de supprimer une bande de verdure naturelle en face du club. Cela s’est réalisé et s’est ajouté à la remontée du niveau des eaux due à l’existence du nouveau barrage de Couzon, noyant ainsi une grande partie des quais (port sud, nord et partie centrale ). Ces éléments extérieurs conjugués à un moindre intérêt pour le club de la part de ses membres ont conduit à la situation que chacun connaît.
Compte tenu de cela, j’ai assuré la pérennité du club avec une activité réduite jusqu’au jour de 1982 où sont venus de nombreux membres, désireux de pratiquer la voile et de remonter le club. Depuis lors, et avec des moyens modestes et beaucoup de volonté et de travail, nous avons réhaussé les quais de la parcelle appartenant en propre au club, achetée judicieusement par Paul Monget en 1958, et aménagé sommairement ce terrain qui sert de base aux activités de voile et de motonautisme.
Il est clair que le club fonctionne de façon beaucoup plus simple que du temps de sa grande époque, mais en voyant évoluer les 180 membres de 1985, je ne puis m’empêcher de reprendre les phrases de Paul Monget en 1960, qui décrivait la » Tradition du Yacht-Club du Rhône » :
« Cette tradition à base » d’esprit club » fait du goût commun pour la chose nautique sportive, quels que soient les aspects qu’elle affecte, d’une amitié réelle entre gens de bonne compagnie, de petits sacrifices à la cause commune et du grand plaisir de pratiquer, à Saint-Germain, nos sports et distractions favoris dans les meilleures conditions matérielles et morales.
La tradition du Yacht-Club du Rhône, c’est aussi de trouver dans son sein des hommes et des femmes qui, comme notre président- fondateur Gilbert Dumas et tous ceux qui ont illustré ou servi le club depuis 25 ans, acceptent d’assumer son destin en y sacrifiant beaucoup d’eux-mêmes et à qui j’exprime à nouveau ici -ès qualité -l’admiration et la reconnaissance que les membres ne savent pas toujours leur manifester. »
À mon tour, je souhaite à ces nouveaux membres de réussir dans leur entreprise de rénovation du club et de faire le nécessaire pour, plus tard, transmettre à des plus jeunes le dynamisme et la tradition qui sont les leurs aujourd’hui.
Pierre DEGY
Président du Yacht-Club du Rhône
L’association YACHT CLUB DU RHÔNE a été constituée en 1935.
La première manifestation publique fut une séance cinématographique en mai 1935 au cinéma Majestic, rue de la République, disparu depuis, avec projection de films sur les activités nautiques.
Dans le hall du cinéma était présentée une vue, perspective du Club House, que Gilbert Dumas, le président mécène avait décidé de réaliser dans le bassin de Neuville-sur-Saône.
Autour de Gilbert Dumas, ses amis Charles Binet, Charles Palmade, Louis Favier, René Salagnac.
Qui étaient ces fondateurs ?
– Gilbert Dumas, né en 1901 à Neuville-sur-Saône, qui après son service militaire dans l’aviation comme pilote, dirigeant une société familiale à laquelle il avait donné un essor extraordinaire par des idées nouvelles, voulut ériger un Club House à la hauteur de la camaraderie qu’il connaissait avec les membres de son équipe.
– Charles Binet naviguait à Annecy sur Star.
– René Salagnac naviguait depuis 1925 sur le bassin de Neuville avec » l’A1cylon « , dériveur de 37 m2 de voilure qui était l’un des rescapés de la flotte de la Société des voiliers de Neuville, société très florissante avant la guerre de 1914.
– Louis Favier était féru de voile.
Le choix du terrain.
Peu d’emplacements étaient disponibles entre le pont de Neuville et le barrage de Bemalin (aujourd’hui disparu) à Parcieux.
Il fallait que l’accès en soit facile depuis la route, si possible à la même altitude pour être hors inondations moyennes.
Et ce fut le lieu dit Le Minerai sur la commune de Saint- Germain-au-Mont-d’Or. Ce nom provenait du port d’embarquement sur minerai (pyrites de cuivre) provenant de Sainte-Foy – l’ Argentière, vallée de la Brévenne, pour les usines chimiques le long du Rhône.
Le sol ingrat n’avait pas un brin d’herbe, il était résistant en surface. La construction fut envisagée sur pieux béton battus à six et huit mètres de profondeur. Le chantier a démarré au printemps 1936 et l’inauguration était prévue à l’automne.
Il n’en fut pas question: dès les mois de mai, juin, le chantier s’arrêta avec les grèves » sur le tas « . Ce fut le premier chantier en grève dans notre département, le personnel ayant cru que l’entreprise Riousset de Givors chargée du gros oeuvre, serait condamnée à payer les pénalités par jour de retard, prévues au marché. Il n’en fut rien et, à l’automne, il n’existait que le rez-de-chaussée, c’est-à-dire le hangar à bateaux.
Le dynamisme de l’équipe lança en septembre 1936 le premier rallye handicap; une crue avait permis de coucher le barrage de Benalin et de le passer. Il fallait réaliser plusieurs parcours.
Auto (Lyon-Bron)
Avion (Bron-Villefranche)
Bateaux à moteur: au Club House
Nageurs: du milieu de la Saône à l’embarcadère actuel.
Ce fut un succès. Cela se termina par un repas mémorable dans le hangar à bateaux dont les murs tendus de papier kraft étaient décorés par un brillant dessinateur, Henri Bosse Platière, qui illustre encore des livres ou revues humoristiques sous le pseudonyme de Bospla.
Les grèves terminées, le chantier reprit son cours et, au printemps 1937, ce fut l’inauguration avec l’arrivée des parrains du Cercle nautique de Chatou.
Armand Esders venu avec son hydravion, Ledeuil et Lescure avec des régates sur monotypes de Chatou que gagnèrent les Parisiens naturellement.
Le nombre des membres et des propriétaires de bateaux s’étant accru, le club organisait chaque samedi et dimanche des régates. Les bateaux à moteur évacuaient le bassin vers l’amont à Parcieux, avec retour après les régates à voile.
En juin 1937 eut lieu une grande tète au Club House « La nuit sous les tropiques » dont les participants gardèrent un souvenir inoubliable.
Gilbert Dumas s’intéressa à une nouvelle série à quille « Les ailes » construite aux pays nordiques, un bateau à quille fixe à bulbe très peu voilé, dont la coque aux proportions très fines passait très bien sur l’eau.
Les champions locaux allèrent se mesurer sur le bassin de Chatou (près de Paris).
La Société nautique de Genève envoya à Saint-Germain ses meilleurs barreurs lors de sévères compétitions.
La motonautique prenait son essor et le nombre de bateaux pouvait permettre d’envisager des compétitions; de là est né le raid Lyon-Marseille-Cannes qui eut lieu en 1938.
Cette compétition sur le Rhône put avoir lieu grâce à l’existence d’une carte de navigation du Rhône dressée par René Salagnac.
Chaque pilote ou copilote disposait un dérouleur où défilait les soixante-cinq mètres de papier représentant 235 kilomètres du fleuve. A cette époque là, il n ‘y avait aucun obstacle (barrage) sur le Rhône, entre la Mulatière et Port Saint-Louis du Rhône.
Les concurrents sont venus de Paris, Marseille, la Suisse, l’Italie dont le champion italien en hydroglisseur, vainqueur de la course su le Pô (vitesse 100 km/h). Le départ était à l’aval du pont de l’Université à Lyon. Mais la palme revint à nos amis lyonnais Jean et Jacques Rinck qui avaient fait venir d’ Amérique un Racer chris-craft et qui « firent le meilleur temps de Lyon à Cannes . (75.800 km/h de moyenne).
Bien sûr, la course fut mouvementée, l’hydroglisseur italien explosa en cours de route. Charles Palmade chavira à l’accostage de Valence, d’autres par manque d’attention perdirent leur hélice sur quelques digues.
Mais ce fut un triomphe pour les membres du club lors de la distribution des coupes au Palm Beach de Cannes.
En 1938 , aux journées motonautiques à Genève, Gilbert Dumas et Marcel Salagnac étaient membres du jury auprès de leurs amis suisses.
La vie du club animée par Gilbert Dumas était lancée au niveau sportif national et international.
Marcel SALAGNAC
Il y a d’abord Gilbert Dumas, le fondateur, le mécène aussi à qui nous devons notre existence et nos installations essentielles. » Inventeur » du Yachting léger dans la région lyonnaise en 1938. Barreur émérite. Brillant pilote motonautique et pilote d’avion. Il fut victime d’un accident d’entraînement aérien en 1939.
Animateur de grande classe et conducteur d’hommes, il fut le premier et le plus grand président du Yacht-Club.
René et Marcel Salagnac, membres fondateurs, architectes et constructeurs des installations du Yacht-Club. Barreurs de classe et premier équipage homogène, ils furent parmi les principaux animateurs de la voile durant nos premières années d’activité, tout en s’intéressant au motonautisme.
Charles Binet, vice-président et membres fondateur du Yacht- Club. Administrateur éclairé et skipper averti, retiré de la compétition depuis quelques années.
Joseph Rousseau, également membre fondateur, fut président du Yacht-Club durant la guerre. lI sut adapter aux vicissitudes de l’époque l’activité de notre association et entretenir un remarquable esprit de compétition à la voile, en y intéressant notamment de nombreux élèves de l’Ecole polytechnique repliée à Lyon.
Pierre Guy, membre fondateur , succéda après guerre comme président à Rousseau après un bref interrègne et fit magnifique- ment revivre le motonautisme avec le concours de camarades dynamiques dont Paul Gignoux, Victor Kandelaft, etc. Pilote audacieux et administrateur bouillant, c’est sous la présidence de Pierre Guy que Lyon et le club ont vu renaître les grandes compétitions motonautiques titrées qui déplacent les foules. Nous devons, en outre, à Pierre Guy et à son équipe, d’importantes améliorations portuaires.
Paul Aachard succéda à Pierre Guy à la présidence. Il sut redonner sa place à la voile tout en poursuivant une intense activité motonautique et fut surtout le promoteur du développement du ski nautique avec le concours notamment de Henri Giraud et de Robert Baltie. Ce fut l’époque où le Yacht-Club du Rhône « sortit » le plus de champions dans la spécialité et où une véritable » technique lyonnaise » triompha en France et à l’étranger.
Le Yacht-Club doit également à Paul Aachard et à son équipe d’importants aménagements matériels et un grand standing sportif.
Le Yacht-Club a été fait aussi par tous les « mordus » et par tous les dévoués dont certains sont encore sur la brèche Y.C.R., ce qui m’interdit d’en parler dans cette évocation d’un passé dont nous avons le droit d’être fiers.
P.M.
Vint ensuite la présidence de Paul Monget, membre de la famille du fondateur Gilbert Dumas. Ce fut une grande époque pour le Yacht-Club du Rhône, avec une intense activité des trois disciplines pratiquées. Les bâtiments étaient remarquablement entretenus et le Club- House fut le théâtre de nombreuses manifestations mondaines gravitant autour des compétitions à voile, motonautique et ski nautique. M. Berthier donnait beaucoup de lui-même pour le club comme secrétaire, ainsi que J.-P. Amant à la section voile.
Paul Monget fut nommé président d’honneur à la fin de son mandat et fut remplacé par André Laborde. La France était alors en pleine expansion économique et le nombre de membres, en augmentation permanente, finit par poser des problèmes de cohabitation, sur un plan d’eau trop exigu, entre la voile, qui organisait chaque fin de semaine des régates auxquelles participaient de nombreux équipages venus de clubs voisins, les skieurs et les pilotes de bateaux à moteur.
Sous la présidence de André Laborde, le club installa un poste de contrôle ultra-moderne à l’époque, avec commandes centralisées pour les compétitions et prise de photos sur la ligne d’arrivée, utilisé aussi bien par la voile que par la motonautique. Cette dernière section organisa des championnats de France, d’Europe et même du monde, pour racers 1300 et pelles (dépassant largement 100 km/h) qui attiraient de nombreux pilotes étrangers, d’Italie, Allemagne et pays de l’Est en particulier.
André Laborde fut remplacé par Yves Chevrot, sous la présidence duquel la cohabitation entre les trois disciplines paracheva son organisation. La voile, présidée par Gilbert Lamboley, poursuivit la mise sur pied de régates avec de nombreux déplacements à l’extérieur et pour certains à l’étranger; mais progressivement son effectif comporta une proportion croissante de jeunes, en général les enfants de membres adultes adeptes aussi bien de la voile que de la motonautique ; de même, la plupart des jeunes se partageait entre la voile et le ski, tirés dans ce dernier cas soit par Robert Baltie, moniteur national attaché en quasi-permanence au club, soit par les adultes propriétaires de bateaux à moteur susceptibles de servir de tracteurs. Quant à la motonautique, présidée par Gabril Vouillon, qui devint vice-président de la Fédération française motonautique, puis de l’Union internationale motonautique, à côté des compétitions de vitesse pure, mettant en jeu des embarcations très spéciales, elle développa une section tourisme qui organisa des rallyes de régularité, dont le plus important était la descente du Rhône de Lyon à Arles et retour, à une vitesse moyenne, calculée pour chaque équipage en fonction de son bateau, à respecter avec le minimum d’écarts en plus ou en moins, vitesse contrôlée en plusieurs points tenus secrets sur le parcours. Le Rhône n’était alors canalisé que très partiellement, ce qui ajoutait à l’intérêt de ce nouveau sport, ouvert à tous les bateaux capables de remonter le Rhône à vitesse raisonnable.
Pendant cette période de très importants travaux de rénovation du Club-House furent menés à bien, financés par un emprunt auquel participèrent la majorité des membres et qui fut remboursé en 10 ans comme convenu: un chauffage central intéressant tout le bâtiment fut installé, la cuisine fut entièrement rénovée et le restaurant demeura ouvert toute l’année, en semaine comme le week-end, avec une salle climatisée.
Parallèlement, de graves problèmes commençaient à poindre à l’horizon: d’une part des travaux d’aménagement de la Saône prévoyaient une élévation de plus de deux mètres du niveau normal de l’eau devant les quais du club, ce qui conduisait à les submerger entièrement lorsque les travaux seraient achevés, d’autre part le décès des personnes âgées entrées en possession de cet héritage à la mort accidentelle du fondateur Gilbert Dumas, décédé célibataire, laissait la propriété entre les mains d’une vingtaine de co-héritiers dont beaucoup totalement étrangers aux activités du club, et de ce fait enclins à proroger les conditions de location exceptionnelles dont bénéficiait depuis toujours l’association et qui correspondaient presque à une occupation à titre gratuit. Seule une prairie située au nord de la propriété avait été achetée par le club mais ne comportait aucune construction et ne représentait qu’une faible longueur de mouillages, destinés d’ailleurs à être prochaine- ment submergés eux aussi.
Par ailleurs, les chocs pétroliers successifs avaient provoqué en France un début de récession qui avait éloigné du club les membres pour qui la possession d’un bateau représentait le maximum des ressources qu’ils pouvaient consacrer aux loisirs: de nombreuses démissions étaient enregistrées, émanant de gens qui ne pouvaient plus se permettre les dépenses correspondantes, soit par suite d’une diminution de leurs revenus, soit parce qu’ils préféraient disperser leur budget loisirs sur diverses activités, sports d’hiver, voyages, etc. En même temps, les membres les plus fortunés achetaient des bateaux de plus en plus gros, valables seulement en mer, et les basaient pour la plupart dans les nombreuses marinas de la Côte d’Azur, où ils pouvaient descendre facilement les fins de semaine par l’autoroute, ce qui n’était pas le cas quelques années plus tôt.
Lorsque Yves Chevrot céda la place à Pierre Perrigot, la situation n’était pas encore critique, mais tous les responsables de l’association savaient qu’elle le deviendrait à court terme à défaut de trouver des solutions aux problèmes financiers posés par le futur loyer et la surélévation des quais. Or, toutes les démarches engagées auprès des Ponts et Chaussées pour leur faire supporter les frais entraînés par l’aménagement de la Saône se soldèrent en définitive à l’époque par un échec. Au plan sportif, le président fit de gros efforts pour ranimer la pratique de la voile chez les jeunes et finança une école de voile sur dériveurs. Il organisa avec G.Vouillon, président de la section motonautique un championnat du monde qui se déroula pour la première fois sur le Rhône, entre les ponts Galliéni et Pasteur.
Il essaya également de ramener à la voile les jeunes du club, en finançant personnellement un moniteur qui venait chaque fin de semaine entraîner les volontaires, hélas si peu assidus que cette initiative resta sans suite. D’autre part, plusieurs projets d’achat des terrains et constructions par certains membres aux actuels co- propriétaires échouèrent également.
Pendant toutes ces négociations, Pierre Perrigot, appelé à d’importantes fonctions à la Chambre de commerce, avait été remplacé par Gabriel Vouillon. Gabriel Vouillon succéda à Pierre Perrigot pendant les négociations relatives à l’achat de la propriété et n’eut bientôt plus que la ressource de résilier le loyer et mettre l’association en sommeil avec une cotisation symbolique pour garder les membres qui étaient attachés sentimentalement à l’existence du club, en attendant de trouver éventuellement une solution.
Finalement, il démissionna. Lorsqu’il ne vint plus à Lyon que de temps à autre, sans avoir pu mettre sur pied cette solution et il est dommage que ce soit à cet homme, qui avait exercé pendant plusieurs décades une influence déterminante sur la direction générale du club, qu’ait échu la tâche d’entériner ce constat d’échec.
Ce fut son successeur, Pierre Degy, qui décida de faire table rase du passé prestigieux du club et de repartir sur des bases entièrement nouvelles: l’association était toujours propriétaire de la prairie située au nord des installations principales. De nombreux jeunes, nouveaux au club, habitant principalement les environs comme avant la guerre et pratiquant surtout la planche à voile, qui n’avait encore jamais été pratiquée sur le plan d’eau et, dans une moindre mesure le dériveur, se rassemblèrent autour de Pierre Degy , Michel Simon et Michel Vallet. Ces embarcations légères ne nécessitaient pas d’infrastructure importante et les jeunes acceptaient de se passer de confort, vestiaires, etc. Avec son équipe de collaborateurs également nouveaux venus au club, Pierre Degy anima ce noyau de jeunes et conclut un accord avec le Ministère de la jeunesse et des sports pour créer au club une base d’initiation à la voile qui permit un puissant redémarrage.
Yves CHEVROT
La flotte des monotypes Ailes s’agrandit. Cette année est marquée surtout par l’ originalité du rallye-estafette où des équipes composées de sept personnes. chacune se disputent le trophée StyI’son.
Le rallye comprend sept modes de transport, à savoir: l’auto, l’avion, le yacht à moteur, la natation, la course à pied, le yacht à voile et le canoë. C’est l’équipe rouge pilotée par de Montauzan qui remporte cette épreuve originale disputée le 12 septembre 1937.
C’est une première apothéose pour ce jeune club qu’est le Y.C.R. qui organise une nouvelle épreuve extraordinaire, le raid Lyon-Marseille- Cannes en bateaux à moteur. Un merveilleux document permet de trouver ce raid motonautique international qui associe les aspects sportifs et mondains. Il nécessite en outre la constitution d’une carte de navigation sur le Rhône, tracée par René et Marcel Salagnac. Ce raid verra la victoire toutes catégories des frères Rinck et se terminera par une magnifique réception au Palm Beach à Cannes.
A la veille de la guerre l’activité est considérable, M, Salagnac se révéle un très bon organisateur et Mme Favier assure la présidence du jury : match Y.C, Ile de France-Y.C.R. les 6 et 7 mai sur monotypes Chatou; match Genève- Y .C.R. en monotype Aile les 27 et 28 mai ; championnat de France en voiliers Chatou les 3 et 4 juin; rallye Lyon Ailes sur le Rhône (raid motonautique) ; championnat de France des Ailes les 24 et 25 juin; le second raid international motonautique Lyon-Marseille-Cannes est prévu les 23, 24 et 25 juillet.
Hélas, le 6 juillet, à 14 h 50, un accident d’a\ion se produisit à Vichy sur l’aéroport de Ruhe, au décollage. Il coûta la \ie au président Gilbert Dumas et à son mécanicien André Fauvet, Vice-président depuis 1937, en remplacement de M. Gonnet, lui-même décédé dans l’incendie de son canot.
Les deux amis sont enterrés ensemble au cimetière de Neuville. Le 12 juillet, le conseil d’administration décida que le club s’appellerait désormais Yacht-Club Gilbert-Dumas.
La participation des pilotes du club au second raid fut discutée et on décida d’y participer, les guidons de club des bateaux étant mis en berne. Ce fut la dernière épreuve avant la guerre.
Au lendemain de la tragique disparition de notre président fondateur, notre cercle, déjà assommé par cette épreuve, voyait se disperser ses membres au vent de la guerre.
La maison abandonnée, la flottille inutile, rejoignaient les vieilles lunes des temps heureux révolus.
Lorsqu’à l’automne quarante on fit l’appel des camarades fourbus et sans joie qui venaient s’étonner à Saint-Germain que rien parut n’avoir changé, il en manquait…
Les « présents » allaient-ils renoncer ? Abandonner l’œuvre entreprise par Gilbert Dumas dans un enthousiasme plein de promesses ? Il fut décidé qu’on essaierait de vivre, même petitement, à titre précaire, pour être en mesure de reprendre l’essor quand le moment en viendrait.
Là-bas, dans les Oflags et les Stalags, la » Blanche-reine « , la voile, continuait de hanter ses chevaliers-servants qui lui dédiaient des expositions et des conférences, témoignages de la passion qu’elle fait naître et durer.
Nous, plus heureux, nous nous devions de la servir ici.
Le comité directeur est reconstitué. Le regroupement des camarades s’opère. La propagande est reprise en mains. Sous l’impulsion de notre nouveau président, M. Rousseau, assisté du noyau de » dévoués « , la saison s’organise. Une nouvelle série de monotypes est adoptée: le Sharpie de Il m2 à deux équipiers. Dès le printemps, huit de ces nouveaux bateaux sont à l’eau. Notre ami Bonjour construit et nous livre un complément de trois unités.
L’Ecole polytechnique, repliée à Lyon, nous délègue une équipe de quinze jeunes gens qui, sous la conduite de leur capitaine Chauchat, un garçon dynamique et très sympathique, vont être pendant toute la saison de fervents pratiquants des régates et créer une émulation remarquable et beaucoup d’animation.
On verra pendant toute la saison, en régates: huit Ailes, onze Sharpies et neuf Chatous. Excellent entraînement. Esprit magnifique. Des coupes nouvelles sont créées parmi lesquelles la coupe Socri, don de M. Level- Arnaud, réservée à la section Junior et qui est enlevée pour la première fois par MIles Solange et Christiane Levet-Arnaud après une lutte acharnée où les polytechniciens faillirent remporter.
On pouvait encore à l’époque voyager; entraînés par le vice-président Binet, de nombreux membres du Y.C.G.D. rallièrent le lac d’ Annecy pour leurs vacances en août, en ayant pris soin d ‘y faire précéder par leur bateau.
En octobre, nous recevons le C.V.P. zone sud qui nous a délégué ses champions Herbulot, Garnier, Bernheim, etc. En finale, le 20 octobre, nous sommes nettement surclassés par les visiteurs, mais nous prenons d’excellentes leçons. Herbulot notamment, champion olympique, démontre aux novices que nous sommes en matière de Sharpie, ce qu’on peut tirer d’un tel bateau.
La saison 1942 vit de nombreuses rencontres inter-clubs. Elle vit aussi la naissance du 1er Mémorial Gilbert-Dumas, devenu la course la plus importante de notre calendrier sportif intérieur , et elle fut marquée par la présence permanente de notre camarade Achard, dont la compétence et la combativité furent d’excellents stimulants pour nos régatiers.
La flotte d’ailes s’enrichit d’une unité: l’Aile 86 (Achard) et l’on vit cette année-là des régates ardemment et régulièrement disputées. Quatre Sharpies 11 m2 furent constamment montés par l’équipe de polytechnique sous le capitanat de d’Erceville. La flotte des Chatous amorce par contre son déclin.
Les 5 et 6 avril, trois équipages lyonnais: J. Rousseau, S. Arnaud, Achard-Marchand, Poncet-Vaysse, se déplacent à Cannes pour rencontrer le S.R. Cannes… et se faire battre sur monotype A.S.
En mai, en Méditerranée, nos équipages se mesuraient à ceux de la Marine de Toulon et ceux qui y ont participé ont gardé de cette rencontre le meilleur souvenir, grâce à la courtoisie et à l’hospitalité des officiers.
Les 7 et 8 juin, nous recevions les meilleurs représentants du C.V.P., zone sud, et leurs leçons ayant profité, Herbulot, Garnier, etc. avaient beaucoup plus de difficultés pour nous battre qu’ils n’en avaient eu en 1941.
Le 6 juillet 1942, après les cérémonies d’inauguration du monument édifié à la mémoire de notre fondateur, le départ était donné à vingt-deux bateaux pour le 1″ Mémorial Gilbert-Dumas par un fort vent du sud. Treize bateaux seulement terminent l’épreuve, les autres ayant été accidentés ou ayant chaviré en raison de la violence du vent.
Le début de septembre vit revivre les 6 heures à la voile qui furent gagnées sur Sharpie par Vernet (de Polytechnique) qui enleva également cette année là la deuxième coupe Socri (section junior).
Enfin, du 20 au 30 septembre, le Y.C.G.D. organisait le championnat de France junior à deux équipiers zone sud avec la participation d’Annecy, de Cannes et de Marseille.
Un gros effort d’organisation et un gros travail matériel furent faits à cette occasion puisque le championnat comportait neuf manches, mettant en ligne dix bateaux que nous avions spécialement remis à neuf pour la circonstance.
En dépit des circonstances matérielles qui restreignirent cette année là notre activité, on vit tout de même à l’eau, et régatant, six ailes, seize Sharpies et deux Chatous. L’amenuisement de cette dernière série, abandonnée par le cercle en matière de compétition, ne fut que le prélude à sa disparition complète de nos eaux. Ce n’est pas sans un regret secret que les « anciens » du club virent s’éloigner les compagnons de leurs premières émotions de régatiers, les fidèles Chatous, chargés d’ans, et pour certains, de gloire sportive, si dociles, si confortables. Et je sais plus d’un Sharpiste qui après trois heures de course acrobatique avait une pensée émue pour les bancs accueillants de son ancien bateau. Mais la technique et le progrès commandent… Cette année 1943 nous apporte aussi la révélation d’un barreur de classe: Pierre Moreau qui réalisa un véritable trust des coupes et des meilleurs places.
C’est cet équipage conjugal qui, par un vent violent et soutenu, enleva notre épreuve d’endurance, en 1943, comme il enleva le deuxième Mémorial Gilbert-Dumas devant vingt concurrents, sur Cap-Inus (Sharpie n° 21 ). Dans la série des « Ailes » le Mémorial fut gagné par l’équipe Marchand-Binet sur Ariel (n° 62). Elle nous ramena également Marcel Salagnac, retour de l’Oflag XVII A, ce qui permit de voir le tandem fraternel en régates.
Cette année là vit la constitution d’une équipe très intéressante de juniors, composée d’aspirants de l’Ecole navale repliée et la flotte de Sharpie ne chôma guère.
Les voyages étant réduits à leur plus simple expression, on ne vit pas en 1943 de déplacements collectifs. Certains camarades solutionnèrent très agréablement le problème des vacances en s’installant au cercle durant le mois d’août. Comme aucune épreuve ne figurait au calendrier à cette époque et que les journées se passaient cependant sur l’eau et dans l’eau, les sorties prirent l’allure d’amicales agapes, dans la mesure où l’époque permettait des écarts alimentaires. L’Ile Beyne et ses guinguettes furent un lieu de rendez-vous très goûté, a flottille prenant son mouillage près de l’accueillante plage sud qui fut le théâtre de joyeux débarquements.
1943 fut l’année des vrais sportifs: ceux qui partaient le dimanche matin en vélo de Lyon, sacoches chargées du déjeuner pique-nique, pour y renter le dimanche soir après une journée de bateau. On partait le matin, frais, dispos, joyeux du gros midi qui soufflait prometteur de belles gîtes sur les vaguelettes éclaboussant si prisées des focquiers. On rentrait le soir, fourbu, brûlé. pestant contre le gros midi oui soufflait toujours. doublant la longueur de la route, séchant la gorge, coupant les jarrets. Mais c’était de bonnes journées quand même, des journées d’évasion dans le soleil et dans le vent qui aèrent l’esprit autant que le corps.
En janvier 1944, il fut impossible d’éviter plus longtemps la réquisition de nos locaux et de nos terrains par la « Wehrmacht » à qui nous avions pu jusqu’alors échapper à force d’astuce et de protestations. La mort dans l’âme, nous dûmes céder la place, nous gendarmant pour que quelques camarades aient tout de même accès au Club-House et à ses dépendances. Des dispositions furent prises immédiatement pour assurer néanmoins notre activité sportive dès le printemps et ce fut l’installation précaire de la base de Villevert. Les mouillages furent descendus en amont du pont de Neuville. Les mâts de départ plantés sur la berge de Villevert. Un local de fortune loué et aménagé au restaurant Lucullus. Le tout était inconfortable, mal commode, provisoire. Mais on fit de la voile quand même dans le bassin de Saint-Germain-Neuville : quatre Ailes, douze Sharpies ( dont trois nouveaux construits par Bonjour, pour nos amis Samouret, Bazin, Duplat), un Chatou furent à flots. Des régates furent courues jusqu’au tragique bombardement du 26 mai qui fut le signal de suspension de notre activité collective.
Quelques sorties furent encore faites à la plage de la Grenouillère. On essuyait de temps en temps une rafale de mitraillette en passant devant le Club-House. Il arriva aussi que la flottille fut assaillie par une nuée de tritons boches au passage devant Saint-Germain et qu’il faille se défendre à coups de pagaies.
Le Club-House était mis en état de défense par ses occupants indésirables. Des postes de mitrailleuses, des barbelés fleurissaient dans l’enceinte. A partir de juillet, les bateaux ne naviguèrent plus guère. Certains furent désarmés et garés. Mais tous les propriétaires n’eurent pas cette prudence ou ce loisir. A la mi-août, une dizaine de bateaux restaient à flots à 50 mètres du pont de Neuville, exactement dans l’alignement d’un nouveau pont de bateaux que construisaient les Allemands en amont de l’ouvrage dont ils prévoyaient ou préparaient la destruction. Des mitraillages aériens fréquents prouvaient que le coin était repéré.
Le 27 août, l’évacuation de Villevert et des alentours du pont fut ordonnée. On vit alors des Sharpies, montés sur des chars à bœufs prendre le maquis dans les monts du Lyonnais, entre deux arrosages de « Marauders ». Bonjour, Moreau, Laborde sauvèrent ce qui restait de la flotte en remontant le mouillage de plusieurs centaines de mètres, juste avant que l’explosion du pont ne vint pulvériser vitres et cloisons dans un périmètre impressionnant.
Le 31 août, les colonnes allemandes qui s’enfuyaient par la route d’Anse passaient devant le Club-House où nos amis Salagnac avaient déjà hissé le drapeau français au grand mât.
L’hivernage fut pris dans l’allégresse de la libération. On fit l’inventaire des conséquences de l’occupation du Club-House. Des dégâts matériels et surtout mobiliers importants, mais rien d’irréparable. Et l’on se mit dès lors au travail pour la saison 1945.
Ce que fut cette saison, chacun le sait. Ouverte le 8 mai par un déjeuner qui réunissait 70 camarades à Saint-Germain, elle s’est déroulée de très belle façon avec des régates hebdomadaires favorisées par un temps magnifique et du vent.
Chaque week-end a vu à Saint-Germain une cinquantaine de camarades à qui nos gérants ont pu assurer la pitance et le gîte.
La flotte s’est enrichie. De nouvelles coupes furent créées, parmi lesquelles la coupe Rousseau qui devait être mise en compétition en 1944, mais n’a pu être courue cette année-là. La coupe elle-même est un magnifique objet d’art. Nul doute que cette coupe fera l’objet de compétitions serrées.
De nouveaux adeptes sont venus qui sont d’excellents camarades. Nous eûmes fréquemment des visiteurs anglais et américains sympathiques et ardents sportifs.
Les résultats des régates qui sont donnés plus loin seront le plus éloquent des comptes rendus techniques. Et notre prochain bulletin d’hiver nous permettra de revenir sur cette saison 1945 qui fut vraiment l’année de la renaissance du club.
Les années à venir le verront poursuivre son ascension.
Paul MONGET
Le comité directeur adopte une résolution sup- primant toute compétition motonautique à l’intérieur du club.
Une lutte importante venant au grand jour.
Cette discussion est à l’origine de la création du Cercle de la voile de Lyon sur le réservoir E.D.F. de Jonage. appelé plus tard le Grand Large.
La saison 1947, ouverte par l’assemblée générale du 27 avril, le fut sous le signe de la lutte.
Deux conceptions s’affrontaient sur les méthodes d’administration de notre association et l’esprit à développer au sein de cette association.
Qui dit lutte, dit vie et vitalité.
11 était préférable de voir le Yacht-Club chercher sa voie au prix d’un déchirement que de le voir s’assoupir dans une quiétude statique qui pouvait rapidement se transformer en fossilité.
Le résultat immédiat de la controverse fut une modification profonde du comité directeur, au sein duquel furent représentées à parties sensible- ment égales, les deux activités du Y.C.G.D. : le sport de la voile et le sport motonautique.
La saison sportive 1947 fut marquée par l’accroissement de la flotte des monotypes Ailes, accroissement que nous devons à l’initiative du comité précédent.
Le mouvement ainsi donné à la série sera poursuivi.
Les régates à voile de la saison furent en outre animées par la présence d’un nombre de » juniors navigants » plus grand qu’on ne l’avait jamais connu jusqu’alors.
La saison 1947 vit également la réapparition de l’activité motonautique qui permit d’intéresser au Yacht-Club un assez grand nombre d’adeptes nouveaux et d’assister à des exhibitions très réussies de pilotes, de racers et de skieurs nautiques.
Sur le plan matériel, des aménagements et des embellissements furent réalisés qui permirent la parfaite réussite des deux fetes données dans le courant de l’été à Saint-Germain.
Le comité a travaillé. Il a dû faire l’inventaire de ses moyens d’action et les adapter sur le plan matériel, à la conjoncture économique actuelle qui pose notamment un grave problème financier.
Sur le plan sportif, 1948 verra la naissance du Y.C.G.D. de la série des Sharpies 9 m2, pour la compétition en solitaire.
Douze unités seront livrées en avril; le constructeur régional est au travail depuis trois mois. Nul doute que l’entraînement sur cette série, si développée en France actuellement et si prisée par les champions, permette des rencontres particulièrement intéressantes avec les représentants des grands clubs français, animateurs de la série.
L’adoption du 9 m² était, d’autre part, indispensable pour recruter et entraîner des barreurs susceptibles de participer à des compétitions de plus grande envergure sur le plan national.
Le calendrier comporte un assez grand nombre de rencontres inter-clubs, toujours très profitables.
Nous nous efforcerons en outre de redonner vie à une section féminine dont les premiers éléments seront trouvés parmi les amies juniors et nos compagnes déjà pratiquantes.
La section motonautique a elle aussi un programme intéressant de compétitions et de rencontres qui doit très heureusement compléter la saison 1984, laquelle comportera en outre deux ou trois manifestations mondaines dont la réussite est d’ores et déjà acquise.
De nouveaux aménagements matériels importants ont été ou vont être réalisés en cours de saison, dans la mesure évidemment des possibilités financières et pratiques. L’électrification du grand garage nord est déjà réalisée, l’outillage a été complété et comporte notamment une ponceuse électrique qui permet de réaliser des travaux de peinture impeccables sur les bateaux. Les mouillages, les quais d’embarquement seront améliorés. Le garage à sec des unités nouvelles (Sharpies de 9 m2, Belougas, etc.) sera assuré.
La saison a connu plusieurs régates de bateaux légers comme la coupe du Muguet, les Six heures de Saint-Germain, la coupe Germaine-Monget et la coupe du Royal Yacht-Club of Victoria.
Ces manifestations furent très réussies alors que les autres furent moins brillantes, soit en raison des conditions atmosphériques défavorables, soit par manque de préparation (départs tardifs).
En Caneton 505, on note la participation de Lair-Amant à Chalon, au Grand Large ( I ») et 2′ à la coupe de Noël. A Saint- Tropez,le Yacht-Club du Rhône enleva la première place de sa catégorie. P. et B. Monget firent sixième à la coupe du C.V.L. Veyre et Roth participèrent au championnat de France 505 à la Baule, Naudin fit un joli classement aux éliminatoires de l’Asproca. En star, Besson participe au championnat à Cannes, Moncet et Muller, sélectionnés pour les championnats de France junior ne purent les disputer. J.-M. Muller, à l’aube d’une belle carrière, était au Liban avec l’équipe de ski nautique.
Le motonautisme connaît un grand succès de participation sur les bateaux de la classe C.I.U.
La flotte des 505 a été étoffée et les huit bateaux effectuent de nombreux déplacements et reviennent le plus souvent avec d’excellentes places. P. et B. Monget, Lair, Berthier.
Les crues de la Saône ont perturbé plusieurs épreuves. Le grand prix annuel des Six heures, comptant bien sûr pour le championnat de ligue, avait réuni 45 bateaux dont 23 505 et plusieurs équipages suisses.
La participation à ski voile sur le lac d’Annecy a été ternie par l’accident de Flachard.
La participation du Y.C.R. fut enregistrée au championnat de stars à Nice aux épreuves de Morges et Genève en 505, aux championnats d’Europe à Naples où Besson se rendit en tirant son Star derrière sa Frégate !
Deux nouvelles classes de bateaux apparaissent : ce sont la série de Vauriens qui va connaître un beau développement et celle des Moths bien adaptée aux juniors, et qui vont durer plusieurs décennies. Les événements d’Algérie privent le club de quelques éléments actifs: Roth et Roger en sont revenus.
Les flottes sont étoffées et l’activité se manifeste par une participation grandissante sur tous les plans d’eau, y compris la série ancienne des Ailes, bien menée par son capitaine de flotte M. Briallon. La flotte des Vauriens animée par P. Waysse compte déjà 12 unités.
Le club organise les 14 et 15 septembre le championnat de France international de moths qui connaît un beau succès et parmi les participants venus de Cannes, d’Alger, du Portugal, de Paris et de la région, on remarque la coque particulière du jeune Fauroux, qui deviendra plus tard un architecte réputé.
L’évolution du motonautisme est marquée par l’introduction par Vouillon et Agier d’un Runabout bois avec moteur Simca 1300. Vouillon remporte dans cette classe le championnat d’Aix-Ies-Bains et devient détenteur des records mondiaux des 1 heure, 3, 6, 9 et 12 heures.
Le club augmente régulièrement sa flotte 505 de voiliers, essentiellement répartie sur 4 séries: Stards, Vauriens, Moths, soit plus de 50 unités au total. L’essor des Vauriens est remarquable et la famille Krucker y réussit très bien. A la fin juin, le club obtient un beau succès aux 24 heures d’Aix-Ies-Bains, qui a été assorti d’un accueil somptueux par le club de la municipalité.
Il y eut peu de déplacements à l’étranger cette année-Ià, mais ce sont les 54 bateaux qui ont participé aux 6 heures du Y.C.R. Les participants montrent une grande fidélité aux épreuves régionales et c’est en famille qu’on effectue les régates au club. Le club organisa le championnat de France Junior sur Moth. B. Monget se classa 7e en première série.
En motonautisme, c’est l’explosion : on compte plus de 150 bateaux au club. Le tourisme nautique se développe et les bateaux sont menés vers la Seille, la Haute-Savoie, quelques-uns sur le Rhône, encore mal canalisé. Le bassin de Saint:Germain accueille des épreuves de vitesse soit en hors-bord, soit en runabout.
La saison de voile débute tardivement en raison du froid vif en avril et d’une crue de la Saône en mai.
Les années se suivent et les épreuves se ressemblent. Les 505 disputent à Saint-Germain le championnat de Ligue et la coupe Centre Sud-Est.
La première partie de la saison se clôturait sur le Mémorial Gilbert- Dumas et début septembre commençait la 2e partie de la saison avec les traditionnelles 6 heures, la 22ième édition cette année-là. L’apparition de la série des Ponants promet une belle carrière. On note l’effort du club pour former de jeunes barreurs, sous forme d’une école de voile.
Le championnat de France de hors-bord » Seastock » a lieu à Saint- Germain et se déroule en même temps que la régate de 505, sans problèmes de coexistence. Le club compte 13 équipages dans les diverses catégories, dont celui de Babolat, Bon, Chauviré, souvent bien placé.
En ski nautique, J.-M. Muller connaît une réussite exceptionnelle : champion de France à Juan-Ies-Pins et champion d’Europe à Milan, ce qui sera la quatrième année où il remporte un titre européen.
Il sera décoré du Mérite sportif par le ministre.
Le programme d’activités est très chargé dans les trois disciplines favorites du club. Le nouvel animateur de la voile R. Bethoux s’occupe de plus de 50 voiliers et suggère une concentration sur la série nouvelle des Finns.
Les épreuves motonautiques débutent dès la fin avril avec Lyon-Valence-Lyon, puis la course à la mer en mai, un match France-Allemagne et le champion de France des Stocks.
En ski nautique, J.-M. Muller fut à nouveau champion d’Europe à Barcelone en remportant quatre épreuves: figure, slalom, saut et combiné. A Los Angeles, il devint champion du monde en figures et vice-champion du combiné.
Pour les dirigeants, c’est la consécration du club avec son inscription au Lloyd’s Register of Yachts. Plus de 500 yachts font escale à Saint- Germain cette année-là et la tentation du Yachting lourd se précise. Une nouvelle série de quillard fait son apparition : il s’agit du 21 m².
La série des Ponants obtient le titre de champion de la Ligue (CAYLA-FAIDY) et les séries de solitaires sont stimulées par la création du challenge national des Finns.
La section motonautique se structure sous la houlette de a. Vouillon ; R. Conceprio a la responsabilité des hors-bords de plus de 50 cv. G. Gevrey celle des in-bords jusqu’à 80 cv. Les séries courses sont animées par M. Cambrillat. C. Girard, R. Altwegg. MM. Laborde et Conceprio organisent la participation du club aux courses du cercle de Venise.
En ski nautique, Baltie continue d’entraîner les jeunes et ouvre en été une section maritime au Val d’Esquières.
La série des Finns est particulièrement active avec Gilbert Lamboley et inaugure une série de titres de champion de Ligue qui se prolongera sûrement. Le Moth devient un monotype. le Moth Europe.
Le titre de champion junior est attribué à A. Berthier et il est créé un titre de champion du Y.C.R. toutes catégories. Les courses comprennent maintenant la course croisière sur la Saône. L’organisation et le jury de course sont assurés par un spécialiste: A. Krucker. Trois Finns participent au championnat de France à Saint-Raphaël. Le critérium national des Finns s’est déroulé à Saint-Germain, réunissant plus de 30 bateaux.
En motonautisme, les Racers disputent la rencontre France-ltalie au Y.C.R. et des compétitions en Italie (Milan, Oméga). Trois équipages se sont rendus à Venise, ils ne sont pas encore à la hauteur des Italiens mais ils ont apprécié l’accueil étonnant ainsi que la douceur de vivre sur la côte adriatique.
En ski nautique, a. Carrel déplore une saison peu brillante. Pourtant, M. Botton devient champion de France minime.
L’activité voile est marquée par l’apparition d’une nouvelle série qui va se développer très fort et très vite: celle des 420.
Nombreux sont les membres du club à posséder un dériveur à voile, un bateau à moteur et à compléter le tout par la pratique du ski nautique. Il y a 15 Finns, 15 Vauriens, 13 Moths et 20 bateaux divers.
Ainsi va l’activité du club que l’on ne peut plus résumer parce que la publication du bulletin annuel a cessé en 1965.
Les premiers voiliers sont apparus sur la Saône à une date difficile à préciser. Mais il existait avant la. guerre de 1914 la Société des Voiliers à Neuville, qui déployait une activité florissante. En 1923, les frères René et Marcel Salagnac firent l’acquisition d’un de ces bateaux, rescapé de la période d’avant guerre. C’était un dériveur à gréement Houari, très voilé (37 m2 de toile) : l’Alcyon. Comme ils tombaient souvent à l’eau, Gabriel Voisin, qui habitait alors à Villevert et avait un très long bateau amarré devant chez lui, se proposa de leur donner quelques conseils. Gilbert Dumas qui habitait aussi Neuville, au quai Barbès, se sentit attiré par ce sport. Ainsi naquit une équipe dynamique et enthousiaste.
Avant la seconde guerre mondiale, l’essor fut grand et plusieurs championnats de France furent organisés dans le bassin de Neuville, notamment en 1939 sur les types Chatou et sur les ailes, mettant en valeur une activité soutenue de régates qui avaient lieu chaque dimanche.
Dès 1939, l’essor des bateaux à moteur posa un problème d’occupation du bassin. Certains envisagèrent d’aller pratiquer leur sport favori au réservoir E.D.F. de Jonage, mais le lac servait de piste d’amerrissage de secours aux hydravions des Imperials Airways. Le problème vint au grand jour de l’assemblée générale de 1946. La coexistence des deux activités était difficile, mais ce ne fut pas le seul facteur de scission. Certains membres s’adonnaient à la conception de bateaux nouveaux, ce qui allait contre les recommandations du club pour ne pas éparpiller les séries. Ce fut le cas de Amel, qui deviendra plus tard, un constructeur connu.
A la fin de la guerre, l’E.D.F. donna son accord pour la pratique de la voile au Grand Large. Ainsi fut créé le Cercle de la Voile de Lyon au cours de l’année 1947.
Cela créa un choc évident mais les amateurs de voile étaient très nombreux en Val de Saône et J.-P. Amant participa activement à la vie de la section entre 1948 et 1960.
C’était tout un art de construire un bateau. Si on trouvait bien des charpentiers de marine très adroits pour la fabrication des coques, il en allait autrement pour l’armement, l’accastillage et les voiles. Il fallait par exemple dessiner soi-même les modèles de chaumards que l’ on portait ensuite au fondeur de bronze. La taille des mats était un exercice redoutable et la commande des voiles se faisait, pendant une période, chez Claverie à Arcachon. Cer- tains. comme M. Briallon sur son aile, faisaient confectionner des voiles en soie pour le petit temps.
Dans le grand club qu’était le Y.C.R avait lieu chaque année l’épreuve phare et selon les décisions de la Ligue et de la Fédé- ration nationale d’autres épreuves. L’épreuve la plus ancienne et la plus connue a été » Les six heures de Saint-Germain » où tous les bateaux courent ensemble mais leur classement est effectué par séries. L’attraction était d’avoir un très grand nombre de bateaux et donc toujours un bateau devant à essayer de remonter. Cette épreuve remporta chaque année un grand succès jusqu’en 1977.
Le club organisa maints championnats de ligues ainsi que trois championnats de France. Les Moths en 1957, les Juniors en 1958 et les Finns en début des années 1960.
Les équipages de club participaient largement et le plus souvent avec succès aux épreuves de ligue ( qui était autrefois bien plus étendue que maintenant), à des épreuves internationales sur le Léman et sur la Côte d’Azur .L’entraînement physique et la coordination des manœuvres étaient très travaillées.
La voile est une véritable discipline sportive exigeant des efforts continus, notamment le rappel en solitaire, et le trapèze en double.
G.Lamboley considère le plan d’eau de Saint-Germain comme très attrayant d’abord parce qu’il présente une longueur illimitée et parce qu’il favorise l’utilisation du vent à bon escient, vent dont les variations sont quelque peu imprévisibles compte tenu des arbres qui bordent la rivière. C’est ainsi qu’avec son Finn, il remontait jusqu’à Villefranche ou plus haut, franchissant tant bien que malle barrage de Bernalin lorsqu’il était couché, ou se faisant sasser avec les péniches dans les écluses. Il faut être adroit pour remonter le courant devenu plus vif lorsque les berges se resserrent. Les allures les plus fréquentes sont le près et le vent arrière. Initié à la voile à Polytechnique, puis amateur de courses en mer, G. Lamboley choisit de venir au Y.C.R. et il se révélera un remarquable barreur en solitaire. A travers sa série préférée, il peut participer à la bonne tenue des équipes du club en championnat de ligue et aussi suivre l’évolution du matériel et des techniques. Grâce à l’existence des voiles en tergal, le poids du barreur ne devient plus un élément essentiel, celui-ci n’ayant plus à relever après chaque chavirage la lourde voile de coton pleine d’eau. L’apparition des mâts métalliques, moins raides que les épars en spruce, favorise le travaille de la voile et la possibilité de sortir par temps frais (force 5 ou 6).
Après J.-P. Amant et M. Bethoux, G. Lamboley devient le président de la section voile du Y.C.R. Après de belles prestations à plusieurs championnats du monde (7e à Torquay en Angleterre en 1964 où ce nouveau venu étonne les Anglais) puis à Whitstable en 1968 où il fallut traîner les bateaux dans la boue à cause de la marée basse! puis en 1969 aux Bermudes, il sera choisi par ses pairs comme responsable international de la série, où commencera un véritable travail technique sur les coques (fabrication et centrage des poids) afm d’égaliser les chances des barreurs.
A partir de 1970, le flambeau est repris en dériveur à deux équipiers par A. Billon et P. Chauviré, très actifs en France et à l’étranger (Suisse, Allemagne) sur un modèle fabriqué à Villefranche-sur-Saône le Supertiki comparable au 505 (le constructeur soutenait bien son équipage de pointe ).
Depuis 1980, la voile a découvert une nouvelle dimension avec une discipline très spectaculaire qu’est la planche à voile et on espère que le club va voir ses jeunes espoirs se confirmer au fil des régates de 1985 et des suivantes.
Article rédigé à partir des souvenirs et documents fournis par M. Salagnac, l.-P. Amant et O. Larnboley.
Retracer 50 ans de motonautisme au Y.C.R ne permet que de donner un aperçu rapide des principaux faits qui se sont déroulés pendant cette période.
En 1935, le Y.C.R. connut à son origine une vie sportive active au sein des trois disciplines qu’il avait choisies: le motonautisme, la voile, le ski nautique.
Nous ne parlerons que du motonautisme, laissant à d’autres le soin de reprendre les deux autres disciplines.
C’est le 12 juillet 1936 que le Yacht-Club du Rhône, en collaboration avec le Motor Yacht-Club de la Côte d’Azur, organisait la croisière » Lyon sur mer » qui ne réunit que trois bateaux qui relièrent Lyon à Arles en 12 heures 40.
Il est bon de rappeler que c’est en 1904 qu’eut lieu pour la première fois en course la descente du Rhône de Lyon à Marseille et Monaco, organisée par le Yacht-Club de Monaco; 12 bateaux au départ, 10 à l’arrivée à Monaco.
Grâce à l’initiative, au dynamisme et à la générosité de son président Gilbert Dumas,1e Yacht-Club du Rhône inaugurait les 8 et 9 mai 1937 son Club-House auquel le président donne son nom. C’était sans doute à cette époque le plus beau Club-House de l’hexagone, il faisait l’admiration de tous ceux qui y venaient pour les différentes compétitions qui se déroulaient sur le magnifique bassin de Saint-Germain-au-Mont-d’Or.
Malheureusement, le président Gilbert Dumas, très grand sportif, ne devait pas voir très longtemps son oeuvre et l’essor de son club puisqu’il trouva la mort dans un accident d’aviation quelques temps après.
Le 11 juillet 1938 eut lieu le 2. raid Lyon-Marseille-Cannes. Il y eut 40 participants de différentes nationalités dont le président Buysse de l’Union internationale motonautique. Tous les bateaux en course ont emprunté l’itinéraire Lyon, Saint-Louis-du-Rhône, Port-de-Bouc, Martigues, tunnel du Rove et Marseille. Le lendemain, les runabouts et les hors-bords avec les cruisers prirent le départ vers Cannes par un temps splendide et un léger clapotis. Le départ à Marseille fut donné par M. R Salagnac, architecte du Club-House Gilbert-Dumas et créateur de la première carte du Rhône pour la navigation de plaisance.
L’auteur de ces lignes participait à cette course avec un runabout de construction américaine type » Gardvood » moteur » Grey » de 3,9 1 de cylindrée, très bien placé à Marseille, nous devions abandonner au large des îles de Hyères, ayant mal calculé notre consommation d’essence, nous sommes restés en panne sèche au droit de Porquerolles. Ce fut un parcours inoubliable aussi bien par la beauté du site que par les difficultés rencontrées. Le fleuve- Dieu n’épargnait pas les plus téméraires ou les plus inconscients qui pensaient que sur le Rhône la ligne droite était la plus courte pour rejoindre deux points, alors qu’il fallait compter avec les épis et les digues en sous eaux du fleuve.
En 1939, le moral est en berne, des bruits de guerre circulent, l’activité motonautique du Y.C.R. est ralentie, malgré tout son optimisme le pousse à organiser le 23 juillet le 2e raid Lyon- Marseille-Cannes en collaboration avec le Yacht-Motor-Club de Marseille et le Motor Yacht.-Club de la Côte d’Azur.
25- bateaux au départ de Lyon, sept durent abandonner à Valence pour avaries.
A titre indicatif, nous vous donnons ci-après les temps réalisés sur le parcours Lyon-Port Saint-Louis qui nous permettent d’avoir un jugement sur la valeur des pilotes participants compte-tenu de la vitesse et de la difficulté du parcours: le premier des racers 800 kg : 4 h 47 12; le premier des Runabouts 41itres : 4 h 4835 ; le premier des Runabouts 3 litres: 6h06 49 ; le premier des hors-bords 1000 cc: 6 h 42 56.
La course a été arrêtée à Marseille en 1939 en raison du mistral qui soufflait et formait des creux de plus d’un mètre.
Puis ce sont les années tristes de la guerre, les locaux du Y.C.R son occupés par l’armée allemande. Il faudra attendre jusqu’en 1946 pour retrouver un renouveau d’activités motonautiques. De nombreux jeunes manifestent l’intention de se lancer dans la compétition motonautique, il s’agit donc de faire un choix sur le bateau à utiliser et de la classe à adopter afin de correspondre au but poursuivi par ces nouveaux pilotes, à savoir de trouver un bateau pas trop onéreux et cependant très attractif en compétition.
Il a fallu attendre presque cinq ans, après plusieurs essais de type de bateaux pour adopter en 1951 celui qui nous paraissait le mieux approprié à nos desiderata et dont déjà plusieurs dizaines d’exemplaires avaient été adoptés par d’autres clubs français. Il s’agissait d’un dinghy en polyester de deux places avec un moteur de 585 cm3. A cet effet, je me dois de rappeler que cette même année, je pris la responsabilité de la section motonautique du Y. C .R. en même temps que je fus nommé pour représenter le club au sein de la Fédération française motonautique, ce qui facilita beaucoup ma tâche. Enfin, je me dois également de rendre un hommage public à ce commerçant lyonnais du bateau qui se rapprocha du Y.C.R. et du président de la section motonautique pour lui donner un tel dynamisme. Il s’agissait de mon ami Marcel Cambrillat. Ce dernier, votre serviteur et un troisième larron, Maurice Oddod, participèrent pratiquement chaque semaine à de nombreuses manifestations régionales, nationales (notamment les six heures de Paris), internationales (les 100 mille de Côme), etc. pour amener vers nous tous ceux qui étaient séduits par nos engins. En 1953, nous comptions 30 pilotes en classe C.I.U. au Y.C.R dont quelques noms me reviennent par les victoires qu’ils ont glané un peu partout: Roger Alteweg, Gérard Carrel, Jean Ernest Rigot, Jacquelin, etc. A chaque course il y avait souvent plus de 50 bateaux au départ, quel spectacle !
L’année 1953 fut particulièrement une année faste pour ses réussites en motonautisme. Un pilote chevronné du Y.C.R. qui courait sur un runabout » F. Liuzzi » avec moteur B.P.M. était champion de France de sa catégorie. Il s’agissait du pilote Paul Babolat qui devait la même année gagner la fameuse course des » Cent milles de Côme » à la moyenne horaire de 73 km 533.
Les années 1954-1955-1956 voient le sport motonautique en pleine ascension au Y.C.R. On participe à de nombreuses courses sur tous les plans d’eau avec des fortunes diverses, la classe C.I.U. semble un peu moins en vogue, on veut toujours aller plus vite !
C’est alors qu’en 1957, Gabriel Vouillon et André Agier introduisent au club un nouveau type de bateau, il s’agit d’un runabout en bois avec un moteur Simca de I 300 cm3, ces bateaux participent la même année en classe RD 2 aux 24 heures d’Aix-Ies-Bains. G. Vouillon remporte la victoire dans sa classe et devient détenteur de cinq records mondiaux, une heure, trois heures, six heures, neuf heures et douze heures.
La construction en polyester va de l’avant et de nombreux constructeurs français transforment leurs ateliers pour réaliser des coques de tourisme. Quelle ouverture pour le Y.C.R. ! C’est le temps des années » folles « , chacun désire acquérir un bateau pour faire du tourisme familial. On compte plus de cent cinquante bateaux au club.
Chaque week-end ils visiteront la haute Saône, la Seille, les plus hardis s’aventureront sur le » Fleuve-Dieu » avant qu’il ne devienne » le Rhône des hommes » par les barrages et écluses qui s’édifie- ront au cours des années qui suivront.
De 1958 à 1963, la compétition motonautique suit son train sans plus, elle se partage entre les partisans du hors-bord et du runabout, le plan d’eau de Saint-Germain-au-Mont-d’Or devient l’épicentre des courses nationales et internationales, en matière d’organisation de compétition; le Yacht-Club du Rhône est devenu le maître en cet art.
Cependant les rallyes et compétitions hors circuit et sur longue distance reçoivent un accueil enthousiaste auprès des membres, le parcours sur le Rhône depuis Lyon jusqu’aux Saintes-Maries-de-la-Mer connut un succès sans précédent. Chaque année, depuis 1963 jusqu’an 1972, lors de tètes de Pentecôte, de 60 à 100 bateaux s’élançaient sur le Rhône, les yeux fixés sur le chronomètre pour remporter la victoire. Il y avait des Belges, des Suisses, des Allemands, des Anglais et bien sûr de nombreux Français venus de tous les azimuts. Sur terre, suivaient les camions ravitailleurs de carburant et enfin tous nos amis des autres sections du Y.C.R. conduisaient les voitures des participants auxquelles étaient accrochées les remorques des bateaux qu’il fallait bien mettre à terre à l’arrivée. C’était cela la solidarité au Yacht-Club du Rhône.
Quel souvenir impérissable pour ceux qui ont participé à l’arrivée aux Saintes-Maries-de-la-Mer avec les guardians de Camargue sur leurs chevaux et les Arlésiennes chantant les poèmes de Mistral.
Une dizaine d’équipages s’étaient spécialisés dans cette formule de rallyes, quelques noms au hasard de mes souvenirs : Robert Conceprio, Louis Duplat, Pierre Perrigot, Yves Chevrot.
Pratiquement tous participaient hors de France à de semblables épreuves telles Venise- Trieste, Menton-Ampuriabrava, Pavie-Venise, Tamise- Breskens, etc.
Mais il fallait encore aller plus vite sur l’eau !
C’est ainsi que certains de nos amis s’intéressèrent à de nou- veaux matériels de compétition. La France organisait chaque année une course off-shore sur le parcours Les Embiez-Monaco- Les Embiez. En Italie, on avait assisté à des courses de Racers 1 300 cmJ classe R 2. Les vitesses de ces bolides aussi bien en off-shore qu’en racer correspondaient à ce que nous recherchions puisqu’elles étaient de l’ordre de plus de 100 km/h pour les premiers et plus de 160 km/h pour les seconds.
Yves Chevrot, président du Y.C.R, fit venir des Etats-Unis un bateau off-shore du type » cigarette » avec deux moteurs Mercruiser de 300 cv chacun, 12 mètres de long, 5 tonnes, et Roger Alteweg et Gabriel Vouillon prenaient livraison de deux racers » Molinari » avec moteur Alfa-Roméo. L’entrée de ces nouveaux matériels constituait » une première dans le monde de la compétition motonautique française » puisqu’il s’agissait de la part du Y.C.R de lancer de nouvelles classes.
En ce qui concerne le off-shore, le bateau de Yves Chevrot demeura le seul bateau français off-shore et ils seront avec son fils Guy les seuls pilotes français, ils gagneront en 1964 la course Les Embiez-Monaco-Les Embiez dans leur catégorie classe 2, récom- pensés par le Dauphin d’Or.
Pour les racers, nos pilotes iront courir surtout en Italie sans jamais pouvoir s’imposer à la première place, nos amis de club Marcel Cambrillat, Roger Laurent et René Casset rejoindront très rapidement les premiers, tandis qu’à Paris un club s’équipait de ce même matériel. Il faudra attendre les 23 et 24 jUin 1973, date à laquelle le Y.C.R organisait le championnat du monde de Racer R 2 pour qu’un membre de la section motonautique de notre club ravisse à nos amis transalpins le titre de champion du monde. Il s’agissait de Michel Barone. Plus tard, Lucien Nugues fit de même en Italie.
Le Yacht-Club du Rhône connut pendant la décennie des années 1970/1980 en son début une activité intéressante pour le motonautisme que ce soit en compétition ou en tourisme.
On vit aux mouillages du club l’arrivée de nombreux Day- Cruisers et de bateaux habitables dont les horizons de la rivière semblaient trop exigus pour entreprendre pendant les mois de vacances une navigation maritime. C’est ainsi que naquit vers 1975/ 1976 le jumelage du Y.C.R avec l’International sporting yachting club de Menton dont votre serviteur en assure toujours la présidence.
Les bateaux du Y.C.R. participèrent à de nombreuses manifestations maritimes comme Menton-Ampuriabrava en Espagne et même s ‘y distinguèrent. Ainsi, Clov V du président Perrigot (Y.C.R.) devait remporter le grand prix de France de régularité en eaux maritimes, d’autres étaient aux places d’honneur: Jean Barbet, Bernard Bacchini, Yves Chevrot, André Massuyeau, André Murat, Constant Tournissous, Jacky Trolliet, etc.
Ce jumelage est toujours d’actualité et les membres du Y.C.R sont toujours chaleureusement accueillis à l’I.S.Y.M., malheureusement leurs visites s’y font rares !
Pendant cette période de tristes événements devaient altérer la bonne marche du club, d’abord le décès des deux dames, Mme Monget et Mlle Richonnier, propriétaires des bâtiments du club, que nous ne pourrons jamais assez remercier de leur gentillesse et de leur générosité par la mise à disposition à titre gratuit ou à peu près de ce bel immeuble construit par le fondateur de l’association Gilbert Dumas.
Les années depuis 1980 furent extrêmement difficiles pour le président actuel Pierre Degy qui, avec beaucoup de savoir et d’imagination, put reconstituer l’association et la faire revivre peut-être avec beaucoup moins de faste mais avec une éfficience qui n’a d’égale que la solidarité de ses membres dans l’adversité.
Aujourd’hui, le Yacht-Club du Rhône est à nouveau affilié à la Fédération française motonautique comme club touristique, les bateaux à moteur y constituent un apport non négligeable, le Y.C.R. existe et vit, vive le Y.C.R.
G. Vouillon
Président d’honneur Y.C.R.
Vice-président Fédération française motonautisme
En quelques saisons, la Saône à Saint-Germain-au-Mont-d’Or est devenue bien triste, rares sont les bateaux qui viennent demander l’hospitalité à ce bel ensemble portuaire, conçu et réalisé par des hommes et des familles, avec beaucoup de passion et d’efficacité, puis amélioré par le club.
Le Club-House est fermé, les personnes du chantier naval installées dans le hangar à bateaux sont peu avenantes, les mâts, les beaux mâts en bois verni sont passés à la tronçonneuse… Ce sont les images d’un abandon presque total d’un club au passé pourtant dynamique.
En 1982, Pierre Degy, alors président, étonné, prudent, mais amical, offre aux amateurs de voile du secteur tout. ce qui reste au club: le terrain planté de peupliers au nord du garage à bateaux. Il n’y a eu aucune hésitation. L’envie de venir au club et de faire revivre ce dernier est unanime et l’enthousiasme de la nouvelle équipe va autoriser un nouveau départ.
Pour beaucoup de ces nouveaux membres, le Yacht-Club du Rhône présente l’image d’une vie de club très brillante, même s’ils l’ont à peine connue. De là vient sans doute une nostalgie certaine pour le Y.C.R. et cet attrait pour connaître l’histoire de ce club à défaut de la comprendre.
Aussi, nous devons remonter jusqu’à sa création, retracer ses temps forts depuis 50 ans en marquant cette années son cinquantième anniversaire.
Dans cet article, nous voulons laisser voguer la plume pour écrire l’activité la plus récente de ce club, de 1982 date de son redémarrage à ce jour.
C’est un véritable nouveau départ, dans un style simplifié de fonctionnement que connaît le club depuis 1982. Pourtant, il a fallu tout faire, à part la Saône et la prairie.
Le barrage de Couzon ayant provoqué une élévation du niveau de la Saône, les quais sont inondés et la berge est boueuse. Il faut donc trouver une solution pour ne pas accoster dans la boue.
Les aides n’ont pas manqué, venant tout d’abord d’une compréhension bienveillante des services de la navigation. Les services de l’Equipement et le conseil général aidèrent le club dans la réalisation des réseaux divers: eau, égout, plate-forme et parcs à voitures goudronnés. La nouvelle équipe reçut une aide de la part des services de la Jeunesse et des Sports pour le fonctionnement d’une école de voile qui est ouverte tout l’été et pour l’équipement destiné à assurer la sécurité sur le bassin. Cette aide a été bienvenue mais s’est révélée encombrante et depuis 1984, le club est redevenu tout à fait indépendant.
Mais c’est surtout grâce à l’effort de ses membres qui ont donné beaucoup de leur temps de loisirs, le samedi, le dimanche, et même le lundi pour le groupe dynamique des jeunes commerçants Neuvillois, et qui le font encore pour aménager la prairie du bord de Saône.
L’essentiel a consisté à permettre l’accès à la rivière par des plans inclinés et de recréer des quais pour l’amarrage des bateaux, puis à assurer un accueil minimum sur la base nautique. Même la qualité de l’eau s’améliore grâce aux efforts de traitements des rejets, comme ceux de U.C.L.A.F. dans notre secteur.
Les activités de voile sont toujours présentes, largement dynamisées par l’essor de la planche à voile. Les planchistes disposent de matériel destiné à la vitesse avec des voiles allant de 4,5 à plus de 6 m2, ou encore à l’amusement si on peut traduire aussi le fun (saut, figures). En dériveur, de nouvelles séries sont apparues, des bateaux légers, faciles à gréer et à transporter, à barrer en solitaire, comme les Laser et X 4 dont les coques ne dépassent guère 60 kg pour une surface de voile de 8 m2, mais aussi des Catamarans (tant redoutés par P. Degy !), bateaux très rapides mais parfois délicats à contrôler.
Ainsi, l’activité amicale de régates s’est développée et le Yacht-Club organise à nouveau des régates officielles sur le bassin de Saint-Germain.
En mai se déroule la régate régionale de planche à voile, comptant pour le classement de ligue et en septembre a lieu la régate de dériveurs.
En 1983 et 1984, les séries de » solitaires » ont régaté sur la Saône. En 1985, toutes les séries courront en automne. Le club a été associé à l’épreuve de la descente de la Saône, de Mâcon à Neuville qui a attiré plus de 400 planchistes.
Cet afflux d’amateurs de voile nécessite des aménagements spécifiques comme des casiers à planches qui permettent, en l’absence d’un grand bâtiment, de ranger le matériel au club, évitant ainsi un transport fastidieux. Et il a fallu surtout que le club acquiert un matériel propre pour initier ou perfectionner tous ces barreurs. On dispose ainsi de quatre voiliers en double ( 420 et Vauriens), quatre solitaires (Optimist et Minitiki) et d’une série de huit planches. Ce matériel peut être prêté aux adhérents et à leurs amis, en dehors des heures de stage, pour qu’ils se perfectionnent.
Une autre activité de voile connaît un beau développement: il s’agit de la course en mer. Invités en novembre 1984 à Saint- Raphaël, dans le cadre de la Voile pour tous, deux équipages du club ont participé à cette épreuve entre équipages peu aguerris, ce qui explique peut-être, en partie, les résultats excellents. L’agrément des grandes étendues d’eau sous le soleil d’automne en Méditerranée est tel que ce genre d’activité va se développer, d’autant que la facilité de location de bateaux habitables dégage des soucis d’être propriétaire et de l’entretien des unités. Une possession en commun à plusieurs membres du club pourrait être envisagée cependant.
En ce début d’année 1985, un équipage a navigué sur le bateau du département du Rhône, un très beau Sélection de douze mètres de long, accueillant huit personnes à bord, qui est le bateau du tour de France à la voile. Il s’est classé dans le milieu d’un ensemble de 80 participants, à la Grande-Motte. Ces deux courses semblent avoir déclenché des vocations nouvelles :
Un goût de pleine mer qu’on ne peut oublier une fois qu’on l’a goûté (Saint-Exupéry).
C’est ainsi qu’en 1984, le club comptait un peu plus de 180 membres qui se répartissent entre la planche à voile ( 100 membres ), le dériveur ( 60 personnes) et la motonautique (20 bateaux).
On pourrait considérer que la part des amateurs de sport motonautique a beaucoup diminuée, mais n’oublions pas que le chantier naval Nautic Auto, animé depuis peu par B. Vicard, accueille de nombreux bateaux.
Il est probable qu’en 1985 le club sera ouvert aux clients du chantier, témoignant des bonnes relations et autorisant surtout une activité de tourisme nautique.
Pour sa part, le club va installer des pontons flottants avec l’autorisation des services de navigation au large de l’île et à l’intérieur du bras de Saône, ce qui augmentera un peu la capacité d’accueil et permettra de dégager en partie les quais, afin de faciliter le départ et l’arrivée des planches à voile et des dériveurs, exercices toujours délicats.
Le foisonnement d’activités sur le bassin de Saint-Germain a conduit à demander, dans un souci de sécurité, aux services de la navigation, à séparer les divers trafics correspondant à la voile et au ski nautique. Ainsi, la partie amont du bassin est consacrée à la voile et la partie aval au ski nautique, la ligne de partage étant signalée sur la rive gauche de la Saône par un panneau.
Les bateaux à moteur sont tenus d’adopter une vitesse réduite dans la partie amont. Le plan d’utilisation du bassin situé page 20 est plus parlant. Les jours de régates officielles, les parcours de voile pourront exceptionnellement, bien entendu, déborder sur la zone de ski nautique.
Ainsi, le club a retrouvé une activité certaine à Saint-Germain. Les objectifs sont d’améliorer la participation de ses membres aux régates régionales, au Grand Large, sur les lacs alpins et de rivière (Loire). Le passage à des compétitions d’un niveau plus élevé ainsi qu’une réapparition d’épreuves motonautiques restent pour 1’ins- tant un peu incertain.
L’augmentation moyenne des temps de loisirs de chacun d’entre nous doit amener plus de participation et l’espoir de forger à nouveau un esprit de club. Pouvons-nous parler de nouveau départ pour le club ou d ‘une phase transitoire en attendant de retrouver le Yacht-Club du Rhône dans toute sa dimension et dans son site ?
Michel SIMON – Michel VALLET
Michel Simon (1941- 2013) a été Vice Président du YCR entre 1986 et 1995 Il s’est révélé surtout constructeur efficace, un animateur et chef de base infatigable, entre 1980 et 1995. Il a œuvré pour construire les quais, le chalet en bois , avec ses élèves ( pas faciles) du Prado. Il a monté l’école de voile du club, où il pratiquait le dériveur 470 , le Laser , et la planche a voile . Il avait participé aux championnats de France de Laser, à Annecy, avec un certain succès. Il a été atteint d’une maladie neuro-dégénérative, contre laquelle il a beaucoup lutté pendant 10 ans, avec l’aide inlassable de son épouse Nicole. C’était un homme bon et sympathique, dont le club gardera longtemps le souvenir et la trace de son travail . voir le détail dans les Bulletins Annuels de 1987 à 2000, Rétrospective en quelques images : https://ycr-lyon.com/wp-content/uploads/2018/02/Michel-Simon-navigateur-1.pdf
Le Yacht Club du Rhône {Club House Gilbert-Dumas} a organisé avec le concours de l’Aéro-Club du Rhône et de l’Automobile-Club du Rhône un Rallye-Estafette qui s’est couru le 14 mai.
Ce Rallye-Estafette comportait huit épreuves. Il débuta par une amusante course au trésor à laquelle pouvaient participer toutes les personnes engagées dans les différentes épreuves de la journée, et qui consistait à ramener dans un délai d’une heure, dix objets hétéroclites au terrain d’aviation de Lyon-Bron. Les équipes au nombre de sept avaient reçu à l’Automobile-Club, à 9 h.30, le fanion-témoin individuel qui devait être transmis lors de chaque épreuve par le chef d’équipe à chaque concurrent responsable.
A 11 heures, les fanions-témoins étaient remis aux pilotes d’avions qui les emportaient pour un circuit Bron-Saint- Germain-Bron. Au retour, les fanions étaient parachutés à l’occasion d’un concours de messages lestés qui révéla les très belles qualités manœuvrières des équipages. Les pilotes se livrèrent ensuite à un concours d’atterrissage comportant des points de bonification au classement général du Rallye.
Durant le circuit aérien, une épreuve d’accélération et de freinage avait lieu à raison de deux véhicules par équipe. L’épreuve était contrôlée et chronométrée par des Commissaires de l’A.C.R. en tête desquels M. DEYDIER, président de la Commission Sportive.
Après un déjeuner pris par les 137 engagés à la Brasserie Georges, à 13 h. 45 le départ était donné à la première équipe désignée par le sort pour le Rallye-Surprise Automobile. Le circuit, assez accidenté et long de 50 kilomètres environ, devait amener les concurrents en aval du Barrage de Parcieux où les fanions-témoins, toujours en possession à es chefs d’équipe. étaient remis aux équipages des Voiliers qui devaient remettre lesdits fanions-témoins au contrôle du Club House du Yacht- Club du Rhône. Les termes ambigus des directives données pour le circuit aux concurrents, leur firent déployer des prodiges d’imagination pour trouver leur route en un temps record .
Dès l’accostage des voiliers, le départ était donné à l’épreuve de Gymkana Motonautique qui permit aux pilotes de canots automobiles de montrer leur virtuosité.
A 18 heures. les Commissaires de l’A.C.R. donnaient le départ au Gymkana Automobile. Sur un parcours plein d’embûches, dont certaines très amusantes. il permit aux conducteurs et au public de se divertir sans trop de mal pour le matériel.
Enfin un concours de tir aux fléchettes réservé aux dames. permit aux organisateurs de départager les concurrents qui se tenaient d’assez près dans toutes les épreuves de la journée .
L’équipe jaune. conduite p8r M. LUTZIUS, se classa première pour l’ensemble des épreuves et remporta la coupe du Rallye- Estafette 1950.
Des prix nombreux vinrent récompenser les meilleurs dans chacune des épreuves dont les résultats furent les suivants .
1re équipe, jaune (LUTZIUS).
2e -bleu (UGNON).
3e -rouge (MARCHAND).
4e -blanche (ROTH).
5e -Verte (LÉOUZON).
6e -orange (CHABOUD).
7e -noire (MAYOLLE).
Dans les classements individuels :
L’Epreuve Aérienne fut gagnée par M. BUATOIS.
L’Épreuve des Voiliers fut gagnée par CHAMBOREDON Junior . Le Gymkana Motonautique fut gagné par le Président FLACHARD.
La formule a paru rallier tous les suffrages des participants qui se sont donné rendez-vous pour l’an prochain, après avoir été félicités par les Officiels présents, parmi lesquels on remar- quait M. Henri LUMIÈRE, président de l’ Aéro-Club du Rh6’ne ; M, M~RIN, président de rAutomobile-Club du Rh6’ne, et de nombreux dirigeants des cercles sportifs lyonnais.
Pour sa première sortie en compétition interclubs, le Yachting-CIub a remporté à Mâcon, le dimanche 21 mai, la Coupe Rousset-Air-France. et la Coupe Foire-de-Mâcon, sur les concurrents de Mâcon, Chalon et Pontarlier.
Extrait du Journal « LE YACHT » JOURNAL DE LA MARINE 76ème année, 9 Mai 1953
La saison sportive a débutée cette année très tôt au Yacht Club du Rhône.
Les régates d’entraînement ont lieu tous les dimanches matin.
La coupe Talbot s’est disputée le 12 Avril et la coupe Camsat le 19.
La coupe du Comité des Régates Internationales de Lyon a été mise en compétition le dimanche 26 Avril. L’épreuve comportait 4 tours de parcours, soit plus de 9 kilomètres. Elle s’est disputée par un vent du Sud assez violent avec rafales. Treize bateaux ont participé à cette épreuve inter-séries.
Le vainqueur en temps réel fut M. Marcel BESSON avec Mme, sur STAR, mais l’abordage d’une marque en fin de parcours entraîna sa disqualification.
Après avoir délibéré sur les réclamations de deux barreurs, le jury arrêta le classement définitif comme suit :
1. Pierre et Georges ROTH; 2. Paul VEYRE, Odile GUILLAUD ; 3. René ROTH-X ; 4. Michel et Victor KANDELAFT ; 5. Louis et Yves MARCHAND; 6. Paul MONGET, Louis MARGAND ; 7. Marius BRIALLON, Bernard MONGET ; 8. Pierre BOUGEAULT et Mlle; 9. Alain GOUZIEN-X ; 10. Jacques IWEINS et Mme; 11. ROGER-X ; 12. DAMBRINE-X.
A l’issue de cette épreuve, le classement général provisoire des barreurs Y.C.R. est le suivant
1. Paul VEYRE ; 2. René ROTH; 3. Marius BRIALLON ; 4. Paul MONGET ; 5 ex-aequo. Pierre et Georges ROTH; 6. Alain GOUZIEN ; 7. Yves MARCHAND; 8. Michel KANDELAFT ; 9. Louis MARCHAND; 10. Pierre BOUGEAULT ; 11. André LABORDE ; 12. Jacques IWEINS ; 13. Pierre-Roger Marc FLACHARD, René GIRAUD; 16. Henri DAMBRINE ; Etc…
L’Ecole de Voile du Yacht Club du Rhône, qui dispose cette année de six bateaux et de deux moniteurs, a commencé la formation de nouveaux barreurs au sein de la Section Universitaire et de la Section Scouts-Marins, créés au cours de l’hiver et qui comptent déjà une trentaine de membres, parmi lesquels des éléments intéressants, paraissant dès à présent se distinguer. »
Le PROGRES 16 SEPTEMBRE 1957